Compte rendu du comité musique de la BDP du Jura, mai 2008

Publié le par Bibliothécaires musicaux de Franche-Comté

Ø      Cyril

Titre de l’album : OK Computer

Titre de l’extrait choisi : Paranoid Android

Nom du compositeur ou de l’interprète : Radiohead

Année : 1997

Reprise par Brad Mehldau

Genre musical : rock

 

OK Computer est le troisième album de Radiohead paru le 16 juin 1997 au Royaume-Uni et le 1er juillet aux États-Unis d'Amérique et fut enregistré au studio d'Abbey Road.

Cet album rencontra à la fois un succès critique et commercial, propulsant le groupe sur les devants de la scène rock. OK Computer apparaît régulièrement dans les classements des meilleurs albums.

Cet album exprime les problèmes du monde moderne comme le stress, la paranoïa, la routine ou l'effet de masse.

Paranoid Android

Le titre de cette chanson est une référence à un personnage du Guide du voyageur galactique : Marvin, l'androïde paranoïde. Le chanteur Thom Yorke a cependant expliqué que les paroles lui ont été inspirées par l'intrusion de fans qui l'ont harcelé dans un bar de Los Angeles.

Paranoïd android est en trois sections musicales distinctes. La première, qui commence avec la guitare acoustique par « Please could you stop your noise i'm trying to get some rest », la deuxième (« Ambition makes you look pretty ugly ») où le volume monte avec un passage violent, hard-rock et la troisième « Rain down, come on rain down on me, from a great height », de nouveau plus calme, avant le retour de la partie hard-rock pour le final.

Le groupe s'est inspiré du morceau de John Lennon Happiness is a Warm Gun dans l'album blanc des Beatles, qui est lui aussi construit en trois sections musicales différentes... Colin Greenwood, le bassiste de Radiohead, explique en effet « Pour Paranoid Android nous avions en tête un DJ Shadow rencontrant le genre Beatles ». Thom Yorke va dans le même sens en racontant : « Cela a vraiment démarré comme trois chansons dont nous ne savions que faire. Puis nous avons pensé à Happiness is a Warm Gun qui était d'évidence constitué de trois parties mises ensemble par John Lennon, et nous nous sommes dit « pourquoi n'essayerions-nous pas ça? ».

Paranoid Android a été retranscrite à deux reprises au piano par le pianiste contemporain Brad Mehldau fan avoué du groupe. La première version figure sur l'album Largo en 2002 en présence de nombreux musiciens. La deuxième version apparaît en 2003 sur l'album Live in Tokyo. C'est une version solo sublime, hommage incroyable de 19min30 à la musique originale de Radiohead. Elle respecte tout à fait les différentes phases de la structure du morceau décrite ci-dessus, tout en intégrant des passages d'improvisation et d'interprétation personnelle, comme l'introduction longue de près de 4 minutes.

 

Ø      Anne-Marie A 

Titre de l’album : Iphigénie en Tauride 

Titre de l’extrait choisi : Introduction, début scène 1

Nom du compositeur ou de l’interprète :  Christoph Willibald von Gluck (1714-1787), comp. Mireille Delunsch, S (Iphigénie), Les Musiciens du Louvre ; Marc Minkowski, dir.

Genre musical : Opéra XVIIIème – sujet : antiquité grecque

 

Je venais d’écouter le magnifique « Iphigénie en Tauride » de Gluck lorsque je suis tombée sur 3 articles de Télérama (3043 – mercredi 07 mai 2008) présentant le travail du metteur en scène Krzysztof Warlikowski qui est à l’honneur avec une pièce de théâtre « Angels in America » et l’opéra « Iphigénie en Tauride » dont il assure la mise en scène et qui est à l’affiche à l’Opéra Garnier (22 mai-8 juin).

Warlikowski est un metteur en scène polonais de 46 ans. On le dit « ange et fauve, féminin et masculin, tête à claque, bouleversant, timide et conquérant… toujours préoccupé par la question humaine, ce que nous sommes devenus, ce que nous vivons et comment nous le vivons ». « A la manière des grecs, il fabrique un théâtre de société, de civilisation, exclusivement absorbé par la question du sens et des affects » dit Daniel Conrod dans Télérama 3043.

Résumé de l’action : Les dieux ont donné comme mission aux grecs Oreste (frère d’Iphigénie) et Pylade (ami d’Oreste) de ramener de Tauride la statue de la déesse Diane, déesse de la chasse, qui a été profanée par le sang d’un sacrifice humain. Ils ne savent pas que Diane a ravi Iphigénie avant la guerre de Troyes et en a fait sa grande prêtresse en Tauride. Elle l’a ravie au moment où son père Agamemnon s’apprêtait à la sacrifier. La Tauride est habitée par les scythes, barbares qui s’adonnent au meurtre sacrificiel.

Comme dans nombre d’opéras, il est question de meurtre ! A cette occasion, un petit clin d’œil à l’auteur de fantasy, Terry Pratchett, qui fait dire à la sorcière Nounou Ogg dans « Les Annales du Disque-Monde : Masquarade » : « Ben, y a en principe deux sortes d’opéras, expliqua Nounou qui jouissait de la faculté des vraies sorcières de se prendre sincèrement pour des expertes sans avoir la moindre expérience. T’as l’gros opéra, où on chante en principe en étranger des trucs du genre ‘Oh oh oh, je me meurs, oh, je me meurs, oh, oh, oh, c’est ça, je me meurs’, et puis y a l’opérette, où on chante en étranger des trucs du genre ‘D’la bière ! D’la bière ! D’la bière ! J’aime boire d’la bi-ère à plein tonneaux ! ‘ mais des fois c’est plutôt du champagne. Tout l’opéra, ça se résume en principe à ça, voilà. »

L’extrait écouté est le début de l’opéra qui commence, non pas sur une ouverture comme c’était l’usage, mais sur un bref prélude dépeignant un temps calme qui cède bientôt la place à une terrible tempête (du baroque qui rock !). On entend Iphigénie et ses prêtresses implorer la protection des dieux (c’est une musique descriptive). Mireille Delunsch est Iphigénie (sur ce CD de 2001 comme à l’opéra Garnier aujourd’hui). Très impliquée dans ce personnage et très émouvante.

 

Ø      Irénée 

Titre de l’album : Elect the dead

Titre de l’extrait choisi : Empty walls

Nom du compositeur ou de l’interprète : Serj Tankian

Genre musical : Hard-rock, métal

 

Americain d'origine libanaise (et non pas arménienne comme je l'avais dit lors du comité) Serj Tankian, est le fondateur du groupe métal System of a Down qui a connu un grand succès, particulièrement avec la sortie du deuxième album Toxicity en 2001.

Très engagé politiquement Tankian revient en 2007 avec un album solo "Elect the dead" où il démontre encore une fois ses très grandes qualités vocales (ce qui n'est pas toujours l'apanage des chanteurs de métal), musicales (il joue presque toutes les parties musicales de l'album, à part celles concernant la basse et la batterie) ainsi que son talent de compositeur.

Dans cet opus résolument hard-rock, il dénonce les dérives d'une société qui nous conduit à notre perte, le tout étant noyé dans un déluge de "gros et bon son".

A écouter sans modération !

 

Ø      Félix 

Titre de l’album : Évasion, femmes de plein vent

Titre de l’extrait choisi : Procurad’e moderare

Nom du compositeur ou de l’interprète : Évasion

Genre musical : Chant du monde, Traditionnel de Sardaigne

Label : Vocal 26 productions

 

 « Originaires de pays dont l’histoire a longtemps imposé aux femmes la discrétion et où la polyphonie est une tradition majeure, les cinq chanteuses du groupe Évasion ont donné de la voix et ouvert la voie de la protestation.

1986. Elles ont entre 10 et 15 ans, s’inscrivent à un atelier chant dans la MJC Monnaie de Romans, et très vite grâce à l'éclectisme de leurs origines (Italie pour Laurence Giorgi, Portugal pour Anne-Marie et Nathalie Ferreira, Algérie pour Soraya Esseid, Bretagne pour Gwenaëlle Baudin) elles décident de monter leur premier spectacle autour des chants de révolte et de contestation du bassin méditerranéen à l’occasion du bicentenaire de la révolution. Évasion est

né !

Dans leur répertoire actuel, elles offrent une grande place à la poésie et à la littérature française, pour faire résonner les mots autrement, mieux faire entendre leur parole et donner un nouveau sens à l’émotion. Leur spectacle ballade le public aux quatre coins de la planète, passant de la chanson d'amour au cri de détresse, de la ritournelle à l'appel de la révolte... mais en bannissant la haine et la violence... »

Le morceau choisi est une diatribe contre les « barons », appelant le peuple à la révolte : « guerre aux oppresseurs, ces petits tyrans minables, il faut les jeter bas ».

 

Ø      Jacques

Titre de l’album : Gee whiz but this is a lonesome town

Titre de l’extrait choisi : Private Lily

Nom du compositeur ou de l’interprète : Moriarty

Edition Naïve

Genre musical : Folk country

 

En coproduisant leur premier album, le couple Jérome Deschamp - Macha Makeïff a pris sous son aile un groupe vraiment étonnant qui revisite avec maestria la musique traditionnelle américaine, entre folk coutry et honkytonk des pionniers. Emmené par la voix envoûtante de Rosemary Standley, ce groupe franco-américain basé à Paris utilise tous les instruments à sa portée - guitare, guimbarde, banjo, clarinette, harmonica mais aussi une valise pour les percussions et même une machine à écrire ! - afin de nous faire prendre les chemins de traverse de l'Amérique ... à l'image de Dean Moriarty, le héros de « Sur la route » de Jack Kerouac.

Ils se produisent sur scène au milieu d'un bric à brac à la « Deschiens » : un paravent, un canapé rouge et un lampadaire des années 50.

Lily a 19 ans, n'a pas d'argent, pas de petit ami, pas de travail et s'engage dans l'armée: « I'm going to war » ....

Entre la Cigale en mars et l'Olympia en octobre ils se sont produits à Besançon dans le cadre du festival Générique.

 

Ø      Dominique 

Titre de l’album : Nationalité vagabonde

Titre de l’extrait choisi : Ai mi baht

Nom du compositeur ou de l’interprète : Rona Hartner

Genre musical : fusion électro-tzigane

Label : Follow me records

 

Rona Hartner est originaire de Roumanie.

Depuis son enfance, elle baigne dans un univers artistique. Son père faisait partie d’un groupe de jazz, d’une troupe de théâtre et peignait. Sa mère, paysagiste et portraitiste, chantait dans des chorales gospel.

R. Hartner a suivi leurs exemples. A 34 ans, elle est une artiste complète : chanteuse , comédienne, peintre, danseuse.

Son rôle de chanteuse tzigane dans le film de Tony Gatlif « Gadjo Dilo » est un déclic pour sa carrière musicale.

En 2005, elle sort, avec la collaboration de DJ Click, un album « Boum ba clash » (aussi le nom d’un spectacle) où l’électro se mélange aux rythmes des Balkans.

En 2008, avec ce nouvel album, elle confirme son talent.

Publié dans Comités musiques

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